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Marianne Fredriksson est née en Suède en 1927.

Journaliste, elle a aussi écrit une dizaine de romans (Hanna et ses filles, Simon et les chênes) et des ouvrages de psychologie, de psychanalyse et d’analyse de la société (Le pouvoir des mères).

Dans Inge & Mira, Marianne Fredriksson va jouer une partition délicate, celle de faire s’entrecroiser les chemins de Inge, suédoise, athée, blonde, et de Mira, brune, chilienne émigrée qui engueule son dieu à qui mieux mieux. Toutes deux blessées par la vie, mais si différentes.

Ce roman est d’une finesse remarquable et je dois dire que je soulève mon chapeau à celle qui a su aborder des thèmes aussi délicats que le racisme, la torture, l’amour, la foi avec sensibilité, sans mélo ni prêchi-prêcha. Non qu’il ne faille jamais avoir le cœur accroché durant cette lecture, mais après tout, hein, la vie n’est pas rose bonbon, mais plutôt que Fredriksson pose le mot juste là où il doit être.

Les personnages secondaires jouent leur rôle, tendant le décor à Inge et Mira mais également dessinant par leurs relations ce contexte si difficile des sentiments humains.

Une découverte pour moi, que je dois à Kirsten, que je remercie, dans son effort de me faire découvrir la littérature nordique que je connais encore trop peu.

 

Nous nous sommes rencontrées chez le pépiniériste.

De part et d’autre d’une table à roulettes de trois mètres de large sur peut-être huit mètres de long. La table est couverte de milliers de pensées, une mer ondoyante de bleu et de mauve, avec des taches jaunes tels des rayons de soleil sur les vagues.

Elle est juste en face de moi.

Son visage reflète ma propre joie. Je tends la main vers es fleurs en déclarant que c’est prodigieux. Elle répond avec un large sourire que pratiquement rien d’autre ne donne une telle envie de vivre que les fleurs.

- Si ce n’est les petits enfants, ajoute-elle.

Ses paroles me surprennent. Elle parle bien le suédois, mais avec un accent, et je remarque alors que c’est une immigrée, chilienne selon moi.

- ça ne m’est jamais venu à l’idée, lui dis-je, mais je crois que vous avez raison.

Marianne FREDRIKSSON, Inge & Mira, Ed. J'ai lu, 2001, p.9

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