J'ai donc assisté à la Première du film Je suis à toi de David Lambert. Et comme ça ne suffisait pas et que j'avais envie de partager ça, j'y suis retournée ce weekend.
Evidemment, quand il s'agit d'écrire au sujet de choses comme celles-là, c'est pas si simple.
Une chose importante à mes yeux, c'est qu'il s'agit d'une terriblement belle histoire. Oh, je sais, les critiques de cinéma s'en foutent souvent. Ça tombe bien, moi je ne suis pas critique de cinéma, et qu'on me raconte de belles histoires, j'adore ça. Des histoires gaies, des histoires tristes, comme tu veux, mais tant qu'à faire, que ce soit bien foutu. Et là, rien à dire, ça tient vraiment bien la route. Abordant un sujet compliqué mais le traitant avec beaucoup de finesse. Nous sommes emmenés un moment le long de la vie de ces personnages. N'étant pas critique, je l'ai dit six fois, mais passionnée de littérature, je me réserve le droit d'attendre de mon raconteur d'histoire que ça me passionne, me prenne au ventre. Ici, oui.
A tel point que l'histoire, j'ai envie de vous la raconter. (Mais je ne le ferai pas, hein, parce que vous allez voir le film et ce serait vachard).
Les personnages sont épatants, ils sont attachants et complexes, et le jeu des acteurs les rend tout en relief et en détails. J'avouerai bien un faible pour Jean-Michel Balthazar, mais Nahuel Pérez Biscayart est évidemment très fort. Quant au rôle interprété par Monia Chokri, chapeau à la demoiselle. Pas évident de trouver un tel équilibre. David a dit que le rôle avait été écrit pour Balthazar, mais franchement, on pourrait penser que cela a été le cas pour chacun des trois.
J'ai évoqué le droit de réponse de David à la critique de Cinevox avant d'avoir vu le film, alors j'y reviens deux secondes. Je me permets un étonnement mi amusé, mi inquiet. Comment, ce n'était que ça ? C'est ça qui a choqué le critique au point de parler de ghetto ? Pourtant j'ai été élevée chez les bonnes sœurs (si, si). Mais tout de même, on est pas des midinettes. Jamais ici on ne tombe dans le porno ou le vulgaire. Ohlala, que celui (le pauvre) qui n'a jamais vu un sexe lui jette la première pierre. On pourrait en rire comme je le dis plus haut si cela n'était pas inquiétant. Oui, au sujet du recul de l'appréciation des valeurs. Mais c'est un autre sujet, j'en reparlerai ailleurs.
Je n'ai donc pas vu dans ce film des bites (oh, je les ai vues, hein, j'ai pas fermé les yeux) mais surtout beaucoup de sensibilité dans le rendu, l'expression d'une tristesse d'une solitude, frôlant le désespoir mais jamais avec misérabilisme. Nous sommes amenés à une réflexion à plusieurs étages dans des constructions psychologiques complexes sans jamais tomber dans le stéréotype bateau. (A vrai dire, j'ai eu peur une fois, hihi, mais non). Et surtout avec une énergie positive.
Allez le voir.
PS : Tiens, je voudrais m'interroger plus longuement sur l'utilisation de la musique dans le film…
En tous cas, moi je remercie David et toute l'équipe pour ce très très grand moment de cinéma.
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