Je suis avide. Terriblement, insatiablement avide.
Je mange avec avidité, je bois avec avidité, je lis et j'écris avec avidité, je baise avec avidité, j'aime avec avidité.
Je suis ainsi, c'est mon instinct primitif, celui que je ne renie jamais même si je tente de le nourrir, de l'apprivoiser.
C'est ce qui me différencie, me distingue. La plupart autour de moi ne l'ont jamais eue, ou l'ont perdue très tôt. Cet appétit des choses ne me laisse jamais en paix. Je sais que j'en souffre quelques fois, mais c'est tout de même la clé de ma liberté.
Je ne changerai jamais, c'est cela qui m'a construit, c'est grâce à cette avidité sans bornes que je n'ai plus peur. Que je n'ai plus peur de mourir, que je n'ai pas peur de vieillir, que je n'ai pas peur de manquer de cet air que je respire.