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filleke.blog@hotmail.com
3 juin 2008 2 03 /06 /juin /2008 15:10

 

Il fait un peu moins lourd aujourd'hui, alors nous relevons la tête. L'angle de vue change. Les lunettes se désembuent. Quelqu'un a-t-il enfin enlevé ce couvercle ?

Il faut dire que par endroits, ici, c'est le ciel qui a déboulé du haut des collines, terres et eaux, pourtant il me semblait qu'il était plat ce pays…

La respiration est empêchée. On se parle encore un peu moins. Les quais des stations de métro puent l'eau et la chaleur, les gens se tassent dans des odeurs de chien mouillé.

Finalement, plus personne ne dit rien.

Que dire par cette chaleur étouffante de pluie d'été, dans un pays qui n'en a pas, d'été…

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8 mai 2008 4 08 /05 /mai /2008 11:15

Depuis des mois, je traîne une fatigue incommensurable. Et de traîner, donc, les pieds, les mains, la tête. Je m'agace, je m'irrite, pourquoi suis-je toujours si fatiguée ?

Je me condamne : c'est parce que je vis mal, dans mon avidité, je mange trop, bois trop, réfléchis et travaille de travers, rien ne va, c'est la vie à l'envers.

Et cela s'aggrave. De jour en jour, la fatigue s'accumule, les tensions augmente, les passions s'essoufflent. Déprime, dépression suivent fatigue.

L'horizon se rétrécit, les couloirs deviennent étroits, les portes se referment, je me referme sur moi-même, j'oublie de respirer, j'étouffe.

Fatigue suit déprime, dépression. On n'en sort pas.

Qu'est-ce que c'est, cette boue du fond de moi ? Je ne sais même pas.

Je patauge dedans, me débats, ça me fatigue.

Écœurement, dégoût suivent fatigue.

 

Puis, là… Aujourd'hui… Je me réveille. Je ne suis pas fatiguée. Un mouvement d'étonnement, d'abord. Bizarre, quelque chose a changé. Mais quoi ? Ah, la tête n'est pas lourde. Les yeux ne se ferment pas, les épaules ne retombent pas. Je m'étire. On dirait que je cherche quelque chose. Où est la fatigue ? Où est la déprime ? Où est la nausée ?

Parti, fini.

 

Je suis réveillée maintenant. Je m'étire, il y a du soleil. Et même, je souris. Oui, oui. Moi. Je souris. Incroyable. Je regarde autour de moi, heureusement, personne. Je suis un peu gênée de mon sourire incongru.

 

Puis, je suis débordée de sensations pétillantes. Mais… je ris !

 

Et… j'ai faim !

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 12:00

Mangez un castor !

(Désolée. Cela fait dix ans qu'elle me fait rire).

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24 avril 2008 4 24 /04 /avril /2008 10:46

Je suis avide. Terriblement, insatiablement avide.

Je mange avec avidité, je bois avec avidité, je lis et j'écris avec avidité, je baise avec avidité, j'aime avec avidité.

Je suis ainsi, c'est mon instinct primitif, celui que je ne renie jamais même si je tente de le nourrir, de l'apprivoiser.

C'est ce qui me différencie, me distingue. La plupart autour de moi ne l'ont jamais eue, ou l'ont perdue très tôt. Cet appétit des choses ne me laisse jamais en paix. Je sais que j'en souffre quelques fois, mais c'est tout de même la clé de ma liberté.

 

Je ne changerai jamais, c'est cela qui m'a construit, c'est grâce à cette avidité sans bornes que je n'ai plus peur. Que je n'ai plus peur de mourir, que je n'ai pas peur de vieillir, que je n'ai pas peur de manquer de cet air que je respire.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 13:54

Mais voilà qu'ils se précipitent tous sur moi, le dossier à la main. D'habitude, ils me foutent une paix royale. Ils m'ont foutu une paix royale durant des mois, presque des années, jusqu'à me pousser dans le trou de la dépression, à me définir stupide, inutile, oubliée, presque mal-aimée, Bouhouhou. Je tombais dans la chochotte, la nunuche, la cruche qui devait trouver dans le travail une raison d'exister. Jusqu'au moment où, me ressaisissant dans un mouvement de révolte, abandonnant ma crétinerie et échappant à une dynamique débilitante qui d'ailleurs m'a rendu débile, je me suis détournée et j'ai enfin réussi à faire ailleurs ce que je n'avais pas à faire là-bas, de toutes manières.

 

Mais les voilà qui me poursuivent, de la secrétaire édentée au chef de service bedonnant, mon aptitude est nécessaire, vitale en ce jour, ils rampent vers moi, avancent dans des gémissements et des cris stridents et commencent à me faire peur. Prends un dossier, prends un dossier, nous avons besoin de toi. Je les vois rampants le long du couloir, ils ont compris ma fuite et tentent de me rattraper, leur bave laisse sur les moquettes impeccables de sales traces visqueuses, rien ne sert de fermer la porte de mon bureau, je serais prise au piège. Bouhouhou, travaille avec nous, leurs yeux vides s'exorbitent, ils craignent que je ne leur échappe, que nous ne leur échappions tous. Bouhouhou, attends-nous, nous avons besoin de toi, occupe-toi de ce doooooossssieeeer. Les portes claquent, les plafonds s'abaissent, le jour s'obscurcit. Bouhouhou, tu ne t'échapperas pas.

 

Vite ! Je cours, je passe la porte, la claque, cette fois derrière moi. Ouf. Sauvée.

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